PLF 2008: les étudiants oubliés!

Publié le par unef

Le gouvernement vient d’annoncer une enveloppe de 1,8 milliards supplémentaires consacrée à l’enseignement supérieur et la recherche en 2008.
L’UNEF se félicite de la tenue de cet engagement pris par le gouvernement en mai dernier, mais s’inquiète de la répartition de cette somme entre le nécessaire investissement dans le service public et la mise en place de nouveaux crédits d’impôts recherche bénéficiant essentiellement aux investisseurs privés pour un montant proche de 500 millions d’euros.
La ventilation des crédits retenue par le gouvernement, l’annonce du gel des postes statutaires dans l’enseignement supérieur et les orientations données concernant l’action sociale nous laissent penser que les étudiants sont bien les grands oubliés de ce projet de loi de finance.
 
Action sociale : moins de 3,5 % de moyens supplémentaires pour les aides directes
 
53 millions d’euros supplémentaires pour les aides directes, aucune revalorisation pour l’année universitaire 2007-2008, le gouvernement ne semble pas avoir compris l’urgence sociale dans laquelle se trouvent les étudiants. Ces annonces vont même à l’encontre des propos de la ministre la semaine dernière qui promettait des mesures sociales pour un montant de 100 millions d’euros.
Tous les observateurs relèvent que la dégradation constante du pouvoir d’achat des étudiants est aujourd’hui l’obstacle majeur à la réussite de tous. Depuis 2001, les difficultés financières sont la première cause d’arrêt des études et le salariat étudiant ne cesse d’augmenter. Alors que le gouvernement veut faire de l’enseignement supérieur sa priorité, l’absence d’un volet social digne de ce nom compromet indubitablement cet objectif.
 
Outre les aides directes, les besoins d’investissement du service public des CROUS sont très importants : jusqu’ici aucune garantie n’a été apportée concernant les 120 millions d’euros de crédits d’investissements indispensables pour rattraper la réalisation du plan Anciaux pour le logement étudiant.
 
 
Budget des universités : les moyens doivent être mis au service de la réussite des étudiants
 
Il est de la responsabilité de l’Etat de permettre que chaque étudiant ait les moyens d’accéder et de réussir les études de son choix afin qu’en cinq ans l’objectif affiché par le gouvernement de 50% d’une classe d’âge à la Licence soit atteint. A cet égard, l’enveloppe supplémentaire de 30 millions d’euros pour la Licence sonne comme une insulte pour les étudiants. Cette politique révèle soit une méconnaissance profonde des conditions d’études des premiers cycles universitaires, soit la volonté délibérée de ne pas y répondre.
 
Sans créations de postes d’enseignants statutaires au PLF 2008, le gouvernement condamne les étudiants de Licence à subir le sous-encadrement chronique à l’université. A 500 étudiants par amphi en première année, avec des volumes horaires qui passent parfois sous la barre des 15h de cours par semaine pour cause de restrictions budgétaires, seuls une poignée d’étudiants peut surnager et décrocher son diplôme.
Sans créations de postes, le ministère ne pourra garantir à chaque étudiant 3h d’enseignement de langue hebdomadaire dans l’enseignement supérieur, objectif pourtant retenu dans le cadre des discussions actuelles sur le chantier Licence, et indispensable pour améliorer la formation en langue des jeunes diplômés.
 
Enfin, l’absence de créations de postes de personnels administratifs, alors même que la loi votée en juillet implique une surcharge de travail pour les administrations, laisse prévoir des années noires pour le fonctionnement des universités qui pénaliseront lourdement les étudiants dans la poursuite de leurs études.
 
L’UNEF demande au gouvernement et au parlementaire de revoir profondément ces choix budgétaires en consacrant dès cette année 250 millions d’euros pour revaloriser le pouvoir d’achat étudiant, en renonçant au gel de création de postes d’enseignant et de personnel, et en réservant des crédits suffisants pour permettre une vraie démocratisation de la réussite en Licence.
 
L’UNEF mènera campagne sur les campus pour remettre l’étudiant au centre des préoccupations du gouvernement.

Publié dans Statut social

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B
<br /> il est evident que tous les jeunes ne peuvent suivre des etudes. il est tres bien que ceux qui en ont les moyens intellectuels soient aider financierement a integrer ces hautes ecoles, mais il<br /> n'est pas concevable que tout un chacun puisse les integrer. si c'etait le cas, le meme probleme que dans les colleges, lycees, se reproduirait, a savoir tous ceux qui ne sont pas la pour apprendre<br /> mais pour que les parents puissent toucher les allocations. ce sont des jeunes qui empechent ceux qui veulent apprendre de le faire tranquillement. il ne faut pas que ces jeunes puissent acceder<br /> aux hautes ecoles. l'entree a ces ecoles se merite et ne doit etre reservee qu'aux jeunes ayant les capacites d'apprendre. elle ne doit en aucun cas etre laissee libre au non d'un quelconque<br /> diversite sociale.<br /> <br /> <br />
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