PRES : attention Vigilance !

Publié le par unef

L'année dernière, le gouvernement a voté une loi sur la recherche, dite "pacte pour la recherche". Cette loi qui dévait répondre aux diverses aspirations des chercheurs, apparait aujourd'hui comme une farce face aux besoins de la nation et en décalge au regard des revendications formulée. Il faut bine comprendre, que dans ce texte, certaines mesures mettent en cause la recherche fondamentale. Autre élément, par son article 2, la loi ouvre la possibilité de création de PRES, outils de coopération entre les acteurs de la recherche.


Le PRES et les Etats Généraux de Grenoble

Qu'est ce que le PRES? Question simple? L'abréviation est simple car PRES signifie tout simplement Pôle de recherche et d'Enseignement Supérieur, mais le contenu est un autre problème.
Le projet de loi reprend la proposition de Grenoble d'instaurer des PRES : Pole de Recherche et d'Enseignement Supérieur. Il s'agissait à Grenoble de créer des structures communes de recherche afin de permettre une mise en réseaux des équipes de recherche et d'enseignement, pour mettre en place des partenariats privilégiés et pour donner une meilleure visibilité à certains projets.


Disparition de l'esprit des Etat Généraux de Grenoble

Le projet de loi travestit cette proposition : il s'agit dorénavant de créer des pôles d'excellence, avec une gestion associant le secteur privé et dont l'exécutif est nommé par le ministre. Les PRES deviennent ainsi des cautions scientifiques à des parcs de recherche privés, financés par l'argent public. Les PRES auront la possibilité recruter des personnels (contrat de droit privé) et pourront répondre directement à des appels d'offres. Il en résulte que les équipes qui ne seront pas dans un PRES seront financièrement asphyxiées (la plupart des crédits proviendront des appels d'offres) et que les PRES deviendront des pôles spécialisés : à l'inverse de ce que souhaitaient les Etats Généraux… mais aussi la CPU, pourtant à l’origine des PRES, qui demandait que les universités soient les éléments moteurs de la recherche. La CPU espérait aussi que la LOP serait une occasion pour accroître leur autonomie, ce qui n’est heureusement pas dans les objectifs du texte.


Les dangers de la mise en place

Quant aux statuts de ces PRES, il est laissé une grande liberté aux initiatives locales. Il sera par exemple possible de créer des EPCS (établissement public de coopération scientifique) avec exactement le même schéma que les EPCU de Ferry.
Enfin, les références à l’enseignement ne font état que du Master et du Doctorat. Il n’est question que des écoles doctorales (une réforme parallèle est en cours). Cet « oubli » de la licence illustre tout de même ce que nous craignions quant à la cassure entre le L et le M. Le Master est une nouvelle fois vu comme l’offre de formation d’attractivité des établissements, à l’inverse du L, simple offre de proximité.

Publié dans Pédagogie

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